vendredi 27 mars 2009

Je ferais pas une bonne mère!

-Salut qu'est-ce que tu fais?
-Suis en train de souper.
-Ah... Après est-ce que tu peux aller voir quelque chose pour moi sur internet?
-Quoi?
-www.ef.com j'aimerais ça participer à un échange d'étudiant. En plus comme Papa est mort je n'ai plus besoin de son accord pour sortir du pays.

J'ai fait un clin d'oeil à l'urne dans ma bibliothèque. Papa ne l'aurait jamais laissé aller tout seul au bout du monde à seize ans! À son âge j'étais comme lui. Ma famille, mon monde me pesait, je pensais que je serais tellement plus heureuse toute seule au bout du monde. Il m'arrive encore de le penser.

-Ça doit coûter cher. On est pas riche!
-Je vais travailler l'été et je vais te remettre mon argent pour ne pas la dépenser.
-Comment ça va l'école?
-Je reprends lundi.
-Tu m'as dit la même chose la semaine dernière. J'ai pas payé les cours aux adultes pour que tu restes couché!
-J'ai rencontré le directeur, j'y retourne lundi.
-D'accord, je vais voir ton site internet après mon repas.
-Merci!

Mais voilà j'ai complètement oublié. Pas fort mon affaire. Le mois dernier quand j'essayais de rejoindre le petit et qu'il ne répondait même pas au téléphone, ça me faisait tellement de peine. Il ne m'appelait pas, je savais qu'il n'allait pas bien. Ça me fait plaisir qu'il m'appelle, qu'il arrête chez moi en passant. Il peut me demander ce qu'il veut. Mais j'ai pas assuré. J'ai oublié et lui, il a peut-être attendu mon appel toute la soirée.

Me suis levé au beau milieu de la nuit, j'avais rêvé à mon père. Il me parlait du petit. Je suis allé voir le fameux site. Ça me fait peur. Je fais quoi? Je ne veux pas le surprotéger mais il serait tout seul, dans un autre pays. S'il fallait qu'il arrive quelque chose à mon petit bébé. Celui que je berçais en chantant du Brel quand j'avais douze ans. Il ne faut pas que j'y pense. Je choisi toujours le même camp, celui du petit, envers et contre tous. Je dois maintenant trouver les mots pour convaincre ma mère et mon autre frère que ce serait toute une expérience. Mais au fond de moi j'espère déjà qu'il change d'idée.

Je vais continuer de me sentir cheap le reste de la journée parce que je l'ai oublié et je vais l'appeler dès mon retour du travail.

***

Il n'était pas à la maison quand j'ai téléphoné. J'informe Maman de la raison de mon appel. C'est alors qu'elle me dit:

-Ouin c'est quoi c't'histoire-là? Il est venu me montrer un dépliant au restaurant, je lui ai dit : j'ai pas le temps, on en parlera plus tard. Le p'tit christ me regarde avec son air de fendant pis me dit: Anyway ma soeur m'a déjà dit oui!
-Quoi? J'ai dit qu'on regarderait ça!
-Ben oui je l'sais mais lui y'a décidé qu'il y allait!

Et moi qui ai passé une journée de cul. Le p'tit christ!

1 commentaire:

  1. C'est dur de les voir partir, qu'ils soient frères, fils ou amis, c'est le même détachement émotif qui doit se faire. On est "chamaillé" entre le laisser libre par amour, et l'emprisonner, aussi par amour.

    Je comprends ton dilemme!

    Fille ordinaire :-)

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